De nombreux stress constituent une menace forte pour l’abeille mellifère. Parmi ceux-ci : le frelon asiatique, espèce exotique envahissante originaire d’Asie du Sud-Est. La première introduction en France a été recensée en 2005 dans le Lot-et-Garonne. Depuis cette introduction, sa répartition n’a cessé d’augmenter. On trouve désormais le frelon asiatique sur la quasi-totalité du territoire français ainsi que dans de nombreux pays limitrophes (INPN France).
L’abeille domestique constitue une grande partie du régime alimentaire du frelon. Ils sont de redoutables prédateurs, particulièrement entre août et octobre lorsque leurs besoins en ressources protéiques sont élevés. En plus de la suppression importante d’abeilles, sa présence réduit – voire stoppe complètement l’activité de butinage. Pourtant, il agit à une période cruciale où la colonie élève ses abeilles et constitue ses réserves pour l’hiver.
Frelon : ennemi numéro un
Dans ce contexte, l’arrêté ministériel du 26 décembre 2012, classe le Frelon asiatique en tant que danger de 2ème catégorie envers les abeilles. Pour remédier à la menace, de nombreuses méthodes ont été déployées :
- Destruction de nids de frelons,
- Piège pendant les périodes clés,
- Protection mécanique ou électrique autour des ruches (filets, raquettes…),
- Appâts,
- Lutte biologique (répulsifs chimiques),
- Usage de drones chasseurs, etc…
Malgré leur diversité, l’efficacité de ces méthodes n’est pas démontrée. L’Association pour le développement de l’apiculture provençale (ADAPI) oeuvre pour des actions contribuant à la protection de l’abeille. Son projet vise donc à identifier les pratiques apicoles permettant d’améliorer la survie hivernale des colonies menacées par la prédation du frelon asiatique.
Une approche scientifique innovante
Tout d’abord, elle va constituer un rucher sédentaire d’environ 100 abeilles pesés au préalable, séparé en deux. Ensuite, une partie des abeilles recevra des apports réguliers de pâte protéinée pendant trois mois et l’autre partie n’en recevra pas. Ces apports se feront dès l’apparition de la prédation du rucher. Enfin, les scientifiques pèseront les ruchers. L’analyse de données doit :
- D’une part, permettre de mettre clairement en évidence la corrélation entre l’apport de nourrissement protéiné en fin d’été / début d’automne et l’augmentation du taux de survie hivernale des colonies.
- Sinon, s’assurer que celle-ci n’est pas attribuable à une pression de prédation faible ou nulle, ou à d’autres causes sanitaires.
Ce projet entre en résonance avec les valeurs des Fondations d’Entreprise Crédit Agricole Provence Côte d’Azur et Alpes Provence, soutenant le projet. La protection de l’environnement et la sauvegarde de la biodiversité font partie intégrante de nos actions.
Les résultats seront publiés sur le site de l’association ICI
Ouvrages et études : Monceau et al. 2014, Requier et al. 2018, Chauzat et Martin, 2009 ; Decante, 2015,