Depuis 1976, les scientifiques constatent la présence de Résidus Médicamenteux dans nos littoraux et la matière vivante. Les médicaments sont utilisées au quotidien et sont régulièrement rejetés dans l’environnement. Aujourd’hui, peu de stations d’épuration sont capables de les éliminer complètement. Le Ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer a lancé le « plan micro-polluants 2016-2021 » afin de préserver la qualité des eaux et de la biodiversité. C’est pourquoi la Fondation d’Entreprise CA PCA a souhaité soutenir le projet du Conseil Scientifique des Iles de Lérins (06).
De la santé de l’Homme à celle de l’environnement : surveillance et sensibilisation aux résidus médicamenteux en zone littorale
L’association Conseil Scientifique des Iles de Lérins (CSIL) poursuit la seconde phase de son projet. Il consiste à lancer plusieurs analyses en Méditerranée pour constater les effets de l’activité humaine sur la biodiversité locale.
Dans un premier temps, l’analyse se porte sur l’eau et la matière vivante du littoral. De fait, les poissons sont les réceptacles finaux des contaminations causées par l’Homme. Le CSIL et le CHU de Nice ont choisi quatre molécules de Résidus Médicamenteux. Il s’agit de : ibuprophène et Diclofénac (anti-inflammatoire), Sulfaméthoxazole (anti-infectieux) ainsi que Carbamazépine (anti-épileptique).
Dans un second temps, les analyse permettront de mettre en place une campagne de sensibilisation auprès de tous les citoyens et professionnels de santé. L’Agence Régionale de Santé et la Région Sud ont subventionné ce projet en 2017. En effet, il s’inscrit dans l’objectif 5.3 de l’Appel à projets santé environnement 2019 : “améliorer les connaissances sur les expositions des populations aux différentes sources de pollution et sur les effets « cocktail » des polluants”.
Le territoire géographique sur lequel s’intègre le projet est à l’échelle du contrat de baie des Golfes de Lérins et pour partie sur le secteur marin de la zone Natura 2000 « Baie et cap d’Antibes – Iles de Lérins ».
Il comprend trois sites du littoral des Alpes-Maritimes :
– Un dans la baie de Golfe Juan soumise aux rejets des eaux épurées des stations NOBILIS, masse d’eau
– Un dans la baie de Cannes soumise aux rejets des eaux épurées de la station AQUAVIVA, masse d’eau
– Un site témoin, pointe de l’Esquillon (Estérel), masse d’eau considéré comme site Témoin, éloigné de grand centre urbain considéré comme peu soumis aux rejets urbains.
Des résultats alarmants
Les premiers résultats ont montré une forte concentration des deux anti-inflammatoires, au-dessus du seuil de quantification. Ces résultats, pour être significatifs, doivent être reproduits. En 2020, le CSIL propose de suivre un autre composé : le paracétamol. Non seulement très consommé par l’homme, il s’avère être également un perturbateur endocrinien.
Françoise LOQUES, Directrice du Conseil Scientifique des Iles de Lérins et Docteure en biologie, enquête avec son équipe sur une pollution invisible en Méditerranée. Retrouvez ici le reportage France 3 émission Thalassa de novembre 2020 ” La dame de mer, une enquête inédite sur les effets des rejets de médicaments en Méditerranée”